Cumin : L'épice chaude qui apaise la digestion !

Il existe énormément d’anecdotes sur cette plante. Parfois très étranges. Par exemple,

· « L’on dit qu’il faut injurier le kuminon quand on le sème, afin d’obtenir une belle et abondante récolte »[1] -Théophraste.

· Comme le sel, il aurait le pouvoir de purifier et protéger

· On lui accorde également la vertu d’hospitalité : il attirerait et retiendrai ainsi ses hôtes… ou même les amoureux.. Bizarre, non ? Lis plutôt : « Dans le Canavese, en Piémont, les jeunes filles tâchent de faire avaler le cumin à leurs amoureux, dans la conviction qu’il produira sur eux le même effet que l’on croit en obtenir, par le même moyen, sur les poules. En effet, lorsque les poules s’éloignent trop de la maison hospitalière qui les nourrit, on essaye de les attirer, de les attacher au toit par le cumin qu’on mêle à de la farine trempée d’eau. …»[2]

· Les Grecs ont fait de lui l’emblème de la petitesse et de mesquinerie et les Romains, de la radinerie ! Alors, que dans la Bible, il est mentionné que le cumin servait de monnaie d'échange pour payer des dettes.

Au niveau de ses propriétés, là aussi çà part dans tous les sens :

· Le papyrus Ebers rédigé en Egypte au XVI7me S AVANT J.C. (soit il y a plus de 3500 ans !!!) mentionne la grande popularité du cumin en tant qu’épice et plante médicinale, notamment en cas d’affections digestives et respiratoires ou de caries dentaires

· Dioscoride (Ier S après J.C.) le préconise pour des troubles très divers : coliques, flatulences, apostume testiculaire, morsure d’animaux venimeux.

· 2 siècles plus tard, Celse le considère comme un aliment de « mauvais suc » alors que les autres médecins de son époque lui reconnaissent des effets bénéfiques sur tout le tube digestif

· Hildegarde (XIIème S après J.C.) conseillait le Kumel lorsque les yeux se voilent et aussi « chez l’homme en bonne santé, il est bon à manger, car il lui procure de bonnes dispositions et apporte un léger rafraîchissement à celui qui est trop chaud » [3].

· Les auteurs ne s’accordent donc pas : aphrodisiaque ou non (en fait, il l’est !)

Actuellement, bien qu’étant l’épice la plus consommée au monde après le poivre noir, le cumin est très peu documenté au sein de la pharmacopée occidentale.

Il est riche

· en vitamines B1, B2, B3 et B6.

· en minéraux : fer, magnésium, calcium, potassium, manganèse, cuivre et zinc

· il contient également de la lutéine et zéaxanthine (*)

Les seules propriétés scientifiques qu’on lui reconnait actuellement sont donc essentiellement digestives :

- apéritif ➡️ouvre l’appétit

- carminatif ➡️contre le ballonnement et flatulences

- stomachique ➡️ facilite la digestion gastrique

- favorise la sécrétion du pancréas exocrine

- antispasmodique ➡️combat les coliques (ainsi que les douleurs intestinales et menstruelles)

- favorise la détoxication hépatique de certaines substances

Certains auteurs mentionnent également les propriétés :

- galactogène ➡️favorise la lactation (comme le fenouil et l’anis)

- diurétique

- anti-inflammatoire

- antimicrobienne ➡️pour traiter les infections respiratoires

Alors comme consommer ces graines de cumin ?

- dans certains aliments : fromage, pain, …

- dans les mélanges comme le curry, le garam masala ou encore le chili ou le ras-el-hanout

- penser à en ajouter à l’eau de cuisson des fèves, lentilles et des choux pour en faciliter la digestion

- croquer directement les graines, surtout après un repas lourd et copieux

- en décoction digestive : faire bouillir 8 à 10 min à couvert 5 à 10 graines de cumin, couper le feu et laisser reposer encore 5 min à couvert

- REM : il existe aussi d’autres produits issus des graines de cumin, comme la teinture-mère et l’huile essentielle de cumin, qui nécessitent des précautions d’utilisation.

ATTENTION :

- il existe une allergie croisée avec le pollen de bouleau

- Certains auteurs mentionnent également une contre-indication en cas d’hypothyroïdie

(*) Ce sont 2 caroténoïdes, pigments jaunes à rouges. Dans la nature, ces 2 pigments aident les plantes à se protéger des excès de lumière solaire à haute énergie : la lumière bleue. Dans notre organisme, c’est au niveau de la macula rétinienne que se retrouvent ces 2 pigments, protégeant nos yeux de cette lumière bleue potentiellement nocive. Bien que le soleil soit donc une source naturelle de lumière bleue, les ampoules traditionnelles (fluorescentes et LED) ainsi que les téléphones portables et écrans d’ordinateur en sont des sources artificielles.