Romarin : bien plus qu'une simple plante du foie !
Originaire du bassin Méditerranéen, le romarin (Rosmarinus officinalis)
se présente le plus souvent sous forme
d'un arbrisseau touffu et persistant, adorant les rocailles....
...mais il peut aussi atteindre jusqu'à 2m de haut !
J'aime son odeur chaude dès qu'on froisse ses feuilles coriaces ou tout simplement, qui se dégage sous l'effet de la chaleur du soleil.
J'apprécie aussi ses petites fleurs de couleur bleutée ou mauve pâle, présentes au tout début du printemps, parfois même avant.
Comme d'habitude, commençons par un peu d'histoire.
Le romarin semble avoir été utilisé dès l'Antiquité dans des rites funéraires, accompagnant le défunt dans l’au-delà. Les Romains, quant à eux, le portaient en couronnes (comme le laurier ou la sauge d'ailleurs) pour les aider à "garder la tête froide" ou lors des mariages (ou les 2 à la fois 🤭).
Le romarin est aussi symbole de jeunesse éternelle, de rajeunissement et même de résurrection !
Son nom latin « Ros Maris » signifie « rosée de la mer » car le romarin aime pousser en bord de mer. Il est également ccommun de lier romarin à la VIerge Marie. En effet, il existe une légende mentionnant qu'une nuit, la Vierge Marie alors qu’elle fuyait les soldats du roi Hérode, a accroché sa cape sur un buisson de romarin. Au petit matin, les fleurs blanches étaient devenues bleues sous sa cape. Depuis ce jour, cette plante est connue sous le nom de « Rose de Marie ». Pour être honnête, il existe plusieurs versions de cette légende, !
Au Moyen-âge, cultivé dans les jardins médiévaux, le romarin sert évidemment comme remède : le Grand Albert, grimoire du XIIIème sur les plantes, pierres et animaux, mentionne une recette à base de lavande, menthe pouliot, marjolaine et romarin, qui serait une véritable « eau de jouvence ».
En parlant de jouvence, c'est grâce à l'eau de la reine de Hongrie que la réputation du romarin va s'asseoir : cet alcoolat contenait des fleurs de romarin distillées et fermentées avec du miel, de l’essence de térébenthine et de cèdre. La légende (encore une !) dit qu'un ermite offrit cette eau à la reine de Hongrie en 1370. Selon Valnet, «cet élixir passait pour avoir transformé une princesse septuagénaire, paralytique et goutteuse, en une séduisante jeune fille qui fut demandée en mariage par un roi de Pologne» !!! Au XVII ème, cette eau fut d'ailleurs très en vogue : Louis XIV en aurait fait l’usage pour soulager ses rhumatismes.
On trouve ainsi au fil du temps et des recueils, de nombreuses recettes faisant la part belle au romarin : onguent, "eau", baume, etc....
Alors, allons voir d'un peu plus près ses propriétés thérapeutiques !
- hépato-protecteur et détoxicant du foie : plusieurs des composés du romarin, dont l'acide rosmarinique, agissent notamment en tant qu'anti-oxydants et améliorent le système de détoxification du foie, le protégeant par la même occasion.
- cholagogue et cholérétique : facilite la production et l'évacuation de la bile
- facilite la digestion : soulage les ballonnements, les flatulences, les digestions lentes ; il serait également hypolipémiant et antidiabétique
- antibactérien et antifongique
- anti-inflammatoire : cette action est efficace aussi bien sur les divers systèmes de l'organisme qu'en local (Ex : arthrite, rhumatisme, ...)
- antispasmodique léger : spécialement au niveau du tube digestif (estomac et intestins)
- son action anti-oxydante* est aussi apportée par les polyphénols contenus dans les feuilles de romarin et ne se limite pas qu'aux cellules du foie ; cela lui confère également une action néphro et neuro-protectrice. Est-ce notamment pour cette dernière raison que l'on attribue au romarin la capacité de préserver la mémoire, d'améliorer les aptitudes cognitives ainsi que le comportement dépressif ?
- au niveau local, anti-douleur articulaire et musculaire
- ......
Toutes ces propriétés (et il y en a encore plus à vrai dire) ont été prouvées par les très nombreuses études qui portent sur cette plante. (Rem : Rien que sur PubMed, si tu tapes "Rosmarinus officinalis", tu trouves à ce jour, 1.976 résultats, donc, autant d'études !!!!)
Comment profiter au mieux de cette panacée ?
- Le plus facile, comme toujours, est l'infusion de plante fraîche ou sèche : 2 à 3 gr de feuilles dans 150 ml d'eau bouillante pendqnt 10 min, 2 à 3X/jour
- En bain, doubler les proportions (50 gr de romarin/1 ltre d'eau) : faire bouillir 10 min, filtrer puis verser avec précaution pour un bain à la fois tonifiant, anti-inflammatoire et anti-douleur.
- Cette même préparation pourra également être utilisée, froide ou chaude, en compresses à appliquer sur les rhumatismes ou pour activer la circulation sanguine périphérique
Il existe bien sûr aussi des gellules et comprimés ou divers extraits liquides (teinture mère, ..), dont mes préférés : la gemmothérapie (bourgeons) et les huiles essentielles.
Au niveau contre-indications, (en dehors des femmes enceintes et allaitantes, pour lesquelles il est toujours préférable d'avoir un avis médical individualisé)
- Pour le bain : pas si troubles circulatoires importants et insuffisance cardiaque (j'ajouterai NON pour les enfants < 12 ans car assez tonique !)
- Pour le bain et les compresses : pas si dermatoses aigües, lésions ou infections sévères, plaies ouvertes
- Pour la gemmo : pas de précautions spécifiques aux doses habituellement proposées
- Pour les HE : ATTENTION au chémotype !!! Eviter le romarin à camphre. Privilégier le romarin à verbénone (NON si pathologies hormono-dépendantes) ou romarin à cinéole. Avec les précautions habituelles pour les HE !!!!
(*) Cette action anti-oxydante puissante fait du romarin un allié incontournable de nos BBQ : il a en effet été prouvé qu'en ajoutant du romarin sur les grillades, les cellules de l'oesophage et de l'estomac étaient protégées contre les effets négatifs des protéines alimentaires carbonisées ! En plus, son odeur enclencherait les sécrétions digestives nécessaires à une bonne digestion !
Bref, ne carbonisons pas/plus notre viande sur le BBQ et parsemons-la joyeusement de romarin !
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